Un déjeuner autour de l'exposition Par hasard

Un déjeuner pour le dernier jour de l’exposition Par hasard

23.02.2019
Les grandes Tables de la Friche
La Friche – Marseille

À l’occasion du dernier jour de l’exposition Par hasard présentée au Centre de la Vieille Charité et à la Friche Belle de Mai, les Grandes Tables invitent les artistes résidents à la Friche, Anne-Valérie Gasc et Étienne Rey (dont le travail est visible au sein de l’exposition), à travailler avec le chef Emmanuel Perrodin pour la création d’un déjeuner
qui entremêle processus artistique et culinaire

 

Que ce soit son célèbre Tarot associé à la cartomancie dès le XVIIIe siècle, jusqu’au plus inédit Jeu de Marseille
créé par les Surréalistes en 1941, l’histoire de Marseille est liée à celle des jeux de cartes. Dès lors, pour questionner le hasard à table, les deux artistes ici invités ont choisi de substituer à la carte des menus, un véritable jeu de 54 cartes réinventé au travers de leurs démarches
respectives.
Anne-Valérie Gasc a les rouges, Étienne Rey a les noirs : si chaque couleur invoque un concept plastique relatif à leur travail (l’implosion et l’explosion pour la première, le phénomène et la perception pour le second), chaque figure qui lui est liée, renvoie à une de leurs oeuvres et inspire un plat à la carte, inventé par le chef Emmanuel Perrodin. L’équipe des Grandes Tables
est ainsi invitée à rejouer chaque menu par table, au grès du jeu de hasard qui
l’a engendré.
Du tour de magie, à la partie de Contrée jusqu’au tirage au sort… s’interroge ici
le hasard dans le travail de l’art en tant qu’il se remet sans cesse en question,
qu’il rebat toujours ses cartes et repart continûment à zéro : le Joker est à la fois la page blanche de l’artiste, la carte vierge du chef et l’assiette vide du goûteur.

 

La cuisine peut être un formidable terrain de jeu ; pourtant les fils qui tissent sa pratique se nourrissent de son obsession de la maîtrise du hasard. L’art culinaire est avant tout un artisanat, destiné à produire et reproduire, même dans l’improvisation, cherchant sans cesse l’équilibre des goûts. Et c’est bien dans le dialogue avec les produits que naît d’abord la cuisine. Rien de plus différent d’une carotte qu’une autre carotte. En suivant le chemin des cartes, nous suivrons aussi celui de la langue des oiseaux que porte en secret le Tarot. Nous irons dénicher les erreurs mais aussi l’aléatoire en ajoutant aux associations gustatives imaginées, un ingrédient imprévu, tiré au sort.
               Emmanuel Perrodin